Eléments pour une anthropologie de la guerre (La pensée-Clausewitz)

Publié le par DEMS/MF

Enseignant(e)
Diplôme
Semestre
Jour/Heure
Salle
D.-E. Mendes Sargo
DEA - IEDES - M2
1 jeudi 12h-15h NC

(Table DEA - IEDES - M2 en cours d'édition)


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On travaillera autour de 4 propositions fondamentales, qui n’ont pas la même valeur thétique : (1) une injonction : il faut penser la guerre ; (2) une maxime classique : la guerre est un art ; (2) un programme : une théorie de cet art est possible ; (4) une référence : le traité « De la Guerre » de Carl von Clausewitz en est la première esquisse générale dans la pensée occidentale.

Aucune de ces thèses et même les plus classiques, ne va de soi. Depuis que Clastres avait fait injonction aux anthropologues de considérer la guerre comme un échange à part entière dans les sociétés primitives (et non comme la résultante d’un échec dans le cycle général de l’échange), il convient, pour les anthropologues de continuer la réflexion pour les sociétés étatiques. Ceci est d’autant plus difficile pour le monde contemporain que certaines doctrines du techno- ou du biopolitique érigent la guerre moderne en technoscience, qui ne laisse aucune place au sujet. Il est vrai que le délire du stars war, correspond à des effets réels d’extension généralisée de la métaphore stratégique à toutes les activités du « parc humain ». La théorie cependant aura pour ambition de circonscrire ce nouveau discours de la guerre à des imaginaires, somme toute, très anciens, et qui se dissolvent bien vite dans les quartiers de Bagdad ou au sud du fleuve Litani. Nous prendrons notre argument dans le texte clausewitzien, traitant à contre-pied toutes les élégances contemporaines : non, le geste de pensée de Clausewitz n’est pas mort (il ne l’est que pour des lectures et des taxinomies superficielles), oui Clausewitz est universel (nous dirions même éternel) et rejoint en cela ce qu’il y a de meilleur et de plus durable dans d’autres traditions - par exemple Sun Ze, auteur apocryphe de la période « Printemps et Automne » que les commentateurs voudraient lui opposer (ainsi Lidell Hart, pour le trouver trop allemand, et François Jullien pour le trouver trop occidental).

On posera la question de l’art (tekhnê) de la guerre aux anthropologues, comme une activité et une forme de pensée qui organise les subjectivités autour d’une intuition stratégique de la force dans le temps (Machiavel) et dans l’espace.

Bibliographie sommaire :

Carl von Clausewitz, De la guerre, Trad. Denise Naville, Ed. de Minuit, 1955.

ID., Vom Kriege. Hinterlassenes Werk des Carl von Clausewitz. Teil 1 - 3 (16. veränderte Auflage) Vollständige Ausgabe im Urtext mit historisch-kritischer Würdigung. Hrsg.: W. Hahlweg, Bonn 1952

ID., Vom Kriege. Projekt Gutenberg – DE, http://gutenberg.spiegel.de/clausewz/krieg/inhalt.htm

Gérard Challiand, Anthologie mondiale de la stratégie. Des origines au nucléaire. Robert Laffont, Collection « Bouquins », 2001.


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C
je suppose qu'il est impossible de valider ce cours quand on est en L3...
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D
Ca se discute ...