Gesticulations en vue d'une évacuation humanitaire et compréhensive des occupants sans-papiers à Paris 8

Publié le par DEMS

On nous fait savoir ce matin qu'il n'y aura pas de cours samedi 23 décembre.

Le CEVU, dans son infinie compréhension de la vie universitaire, annonce sur injonction du président que l'occupation ne saurait durer au-delà de vendredi soir.

Il y a une vingtaine de grévistes de la faim.

Moi je vous dis qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, et de la ruse à l'intelligence. Les habiles, au demeurant éternels défenseurs de l'humanité sans-papiers, veulent la tranquillité morbide, les intellectuels non.

Les intellectuels, ce sont tous ceux qui, depuis Emile Zola et Bernard Lazare, pensent que chacun peut et doit trouver dans le monde de quoi faire son oeuvre. Faire son oeuvre : organiser sa vie pour la réaliser, et de manière telle que d'autres vies puissent se réaliser. Penser et agir.

Les intellectuels, ce sont tous ceux qui, avec ou sans diplômes, avec ou sans-papiers, feront corps commun d'habitation des lieux dès ce soir (jeudi). Parce que la justice le veut, parce que l'humanité l'impose, parce que l'avenir est là.

Le pôle d'excellence, lui, méditera ses habiletés et ses petits dossiers avec le petit jésus, dans le spectacle immonde d'une vie sans oeuvre, sans puissance d'agir. Il gesticulera les mains jointes, et en surveillant ses poches. Les BONNES Oeuvres. Joyeux noël. Il était un divin enfant ...

Conférence de presse à 15 heures, le président est le premier invité. Moi je ferai cours samedi, même en ayant veillé vendredi, et même au commissariat, car vu le nombre de nécessiteux, je ne regarde pas à la dépense.
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O
L'Université ne servira plus qu'à vous embrigader dans la culture d'entreprise ; c'est, en effet, le problème. Et le pire est que beaucoup d'enseignants semblent plus ou moins d'accord.
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P
Alors chapeau bas, comme dirait Cyrano, à ceux qui ont le courage de leur ignorance et surtout à ceux qui ont l'ignorance du courage...
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B
abstention... abstinence...
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P
L'université d'aujourd'hui est ainsi faite qu'on préfère draguer les étudiants à l'université d'Alger et narguer les sans-papiers à l'université de paris 8. Cela ressemble fort, ma foi, à un début de la moitié du commencement de la politique d'immigration choisie... Vous avez ma compassion, leur disent-ils, en cette période de fête c'est de circonstance (et c'est bien connu personne n'a le droit d'être malheureux, ou plutôt de montrer son malheur, le jour de Noël). Mais que faire de compassion quand ce qu'on demande c'est le respect des droits et de soi. La compassion, c'est ce que renvoie le bourgeois à la figure de celui qui n'a rien pour se nourrir. Eh bien je vous le dis, la compassion ne nourrit personne, pire, elle ne permet même pas de raffermir la dignité de quiconque.Donc surtout, on vous aime bien mais soyez malheureux le plus loin de chez nous pour Noël, après les fêtes, on en reparlera. Drôle d'exemple de charité chrétienne (c'est donc celle-là qui commence par soi-même?), merci au CEVU pour sa compassion toute charitable...L'université de demain sera ainsi faite que ses usagers ne seront là que pour subir et se faire embrigader dans les méandres de la culture d'entreprise. Même plus besoin de les choisir, les immigrés : il seront morts de faim bien avant.N.B. Félicitations au seul membre du C.E.V.U. qui a voté contre (à moins que ce ne soit une abstention?) peut-être y a-t-il un espoir d'avoir des gens humains dans cette fac...
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D
C'est une abstention, je crois.
U
Tenez bon ! <br /> Ils n'oseront pas l'expulsion avant Noel. <br /> Et s'ils le font (avant ou après), faites circuler l'information ! <br /> Comme les basses oeuvres préfèrent rester discrètes, rendez la duplicité de certains  "humanitaires"  encore plus honteuse en la livrant à la publicité ! Et contactez tous les médias (si ce n'est déjà fait)<br /> Bon courage à tous <br />  <br />  <br />  
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