Bilan provisoire des violences policières du 23 décembre 2006 à Paris 8
Il est difficile de donner un bilan complet et précis pour l'instant. Mais enfin on avance. Comme ce bilan concerne d'abord des sans-papiers hospitalisés, ceux-ci ont aussi moins de droit à leur propre recensement.
Il est confirmé qu'il n'y a pas de blessés graves. J'y insiste, dans un contexte où toute personne d'expérience peut remarquer que l'intervention policière a tout de même eu un certain niveau de violence, et qu'on a heureusement évité (mais hélas de justesse) un bilan nettement plus sérieux. Voici le vraisemblable (non le vrai) :
Le collectif de Montreuil a eu trois incapacités de travail de 2 à 4 jours.
Mais il y a un décompte par hôpitaux (qui se recoupe sans doute avec le précédent) :
Deux blessés à l'hôpital de Bichat (3 et 5 jours d'incapacité)
Deux (?) à l'hôpital Avicennes (3 à 8 jours d'incapacité). Il y a là un méchant coup sur le visage (avec ces matraques qui permettent de frapper de « taille » ou d'estoc), la photo a été prise à l'hôpital, mais une radio n'a pas été jugée nécessaire, ce qui est a priori rassurant.
Quatre à la clinique Delafontaine (2 à 5 jours d'incapacité)
Ces « incapacités » ne sont que la dimension quantitative du bilan (sur le « qualitatif », on ne peut pas dire qu'une crise d'épilepsie ou des extrasystoles soient des blessures directes).
Ce sont pourtant des éléments juridiques, car :
Une plainte est en cours, ce qui du point de vue des collectifs se comprend, parce que les gens n'ont pas forcément l'habitude d'évacuations à ce niveau de brutalité. Mais je n'ai aucune difficulté à donner des informations à d'autres gens qui le plus souvent les refusent :
La plainte est pour non-assistance à personne en danger.
Des observateurs autorisés n'ont pas jugé utile d'appeler les pompiers, puisqu'ils l'ont dit. Il est vrai qu'à certains moments les autorités universitaires ont elles-mêmes été évacuées d'une manière qui leur a déplu. Mais elles ont des portables. C'est une étudiante qui a convoqué les pompiers, se disant « rassurés » par la présence des CRS. Leur examen a du reste été interrompu par une première charge, ou plutôt « avancée groupée », qui a tout de même enjambé (?) des corps allongés.
L'évacuation par l'escalier de bois, muni d'une faible rambarde, sur un aplomb de plus de deux mètres. Des CRS, pris à leur propre manoeuvre ont eux-mêmes criés à leurs collègues qu'ils risquaient de tomber.
Des CRS ont dit à des sans-papiers (à quel moment de l'intervention ?) qu'ils allaient les tuer. Moyen plus ou moins professionnel, ou oral de rattrapage un peu décalé en milieu universitaire ? Peu importe, ça été dit et entendu.
La plainte ira peut-être au panier. Peu importe, on verra.
On dit aussi : Joyeux Noël (même aux CRS). Et que ce soit entendu.